En saison froide, avoir chaud, c’est être confortable. Mais attention, avoir trop chaud, c’est souvent transpirer et donc avoir froid par la suite.
Par exemple quand tu t’arrêtes, plus tard en soirée ou au bivouac ou si tu passes un col qui est exposé au vent…
Et en rando, en montagne, dès qu’il y a inconfort, le stress augmente.
Peut-être que tu as déjà ressenti cette envie d’être ailleurs, ou alors de presser le pas, d’arriver plus vite à destination, plutôt que d’apprécier l’instant présent.
Être vraiment dans ce que tu fais, en montagne c’est un gage de sécurité et aussi une immense source de plaisir, voir même de bonheur.
Rester confortable en rando ?
Donc, comment éviter d’avoir trop chaud ou d’avoir froid et rester au maximum dans une zone confortable durant la marche ?
C’est ce que je te propose d’explorer dans cet article…
Nous allons voir ensemble :
- Comment utiliser le système des couches pour un max de confort lors de tes randonnées
- Comment réguler ta température durant la marche, sans devoir t’arrêter à tout bout de champ.
- L’astuce pour améliorer ta régulation thermique en toute saison et sans matériel additionnel.
Comment réguler ta température en rando ?
L’idée de la régulation de température, en randonnée de montagne, c’est de toujours te sentir confortable, quelles que soient les conditions extérieures.
D’un côté, il y a les conditions extérieures, mais il y a également l’effort que tu fournis qui va rentrer en ligne de compte.
Donc l’idée, c’est de te sentir confortable en plein soleil comme sous la pluie ou dans la tempête.
Le système des couches
Et le meilleur moyen d’y parvenir, ça commence déjà lors de l’achat de ton matériel. C’est-à-dire de prévoir un système par couches.
En 2 mots, pour que tu comprennes le principe, c’est d’utiliser des couches qui remplissent un seul rôle.
Par exemple utiliser un vêtement qui a pour rôle de te tenir chaud, par exemple une grosse doudoune en bivouac hivernal.
Ou alors un rôle de protection par rapport aux éléments extérieurs, comme une veste gore-tex qui te protège du vent ou de la pluie.
Si, pour donner un contre-exemple, tu portes une couche à la fois chaude et imperméable, tu risques d’avoir beaucoup trop chaud pour marcher sous la pluie, même si la température est un peu fraîche.
Du coup, tu transpires et tu risques bien d’avoir froid, plus tard, quand tu t’arrêtes ou que tu es exposé au vent. Mieux vaut donc porter ta couche de protection directement sur un t-shirt durant la marche, quand ton corps chauffe et ajouter une couche chaude dès que tu t’arrêtes pour conserver cette chaleur.
L’inconvénient du système des couches
Ce système des couches, c’est vraiment la base du confort en rando de montagne.
L’inconvénient, c’est qu’il te demande de t’arrêter, de déposer ton sac à dos pour mettre ou enlever une couche.
C’est donc parfait pour la pause, mais en mouvement tu veux éviter de t’arrêter tous les 200 mètres pour enlever ou remettre une couche supplémentaire.
Donc, en mouvement, dans l’effort, c’est utile d’avoir un système de régulation plus fin.
La régulation thermique durant la marche
En général, tu vas commencer ta rando avec une couche chaude que tu vas retirer après 15 à 30 minutes de marche, suivant les conditions et les particularités de ton corps.
Ensuite, quand ton corps est chaud, tu vas tout de même avoir des adaptations à faire.
Par exemple, si tu es dans une montée raide, à plat ou en descente, l’effort varie et avec lui la production de chaleur de ton corps. Également, tu peux passer dans un endroit plus frais ou plus chaud.
Mettre ou retirer tes couches régulièrement ?
Est-ce que tu vas enlever ou remettre une couche à chaque fois ?
En principe, non !
Du coup, c’est bien utile de pouvoir t’adapter à ces différentes situations.
Le but, encore une fois, c’est de toujours te sentir confortable. Donc de maintenir une température corporelle agréable, sans transpirer.
Tu l’as compris, en rando, ça passe par une adaptation constante aux conditions extérieures et à tes différences de rythme et d’efforts.
Pour le faire de manière rapide et simple, tu peux utiliser mon principe du demi-bonnet.
C’est un principe tout simple qui consiste à couvrir ou découvrir des zones de ton corps pour réguler ta température, pour conserver toujours une température corporelle idéale.
Au chaud… sans transpirer !
Donc, avoir suffisamment chaud pour te sentir bien, mais pas suffisamment pour transpirer.
Et le meilleur exemple, c’est le bonnet.
Simplement parce qu’il recouvre ta tête, la zone la plus vascularisée de ton corps et donc celle qui présente le plus de déperditions thermiques par temps frais.
Tu peux donc utiliser ton bonnet comme accessoire de régulation de température.
Quand tu commences à avoir froid, tu enfonces ton bonnet au maximum. Tu fais en sorte qu’il recouvre bien tes oreilles, ton front et ta nuque.
Et quand tu as trop chaud, par exemple dans une montée raide, tu peux simplement le rouler sur les côtés pour dégager la nuque, les oreilles et le front.
Tu peux également l’enlever complètement et le mettre dans une poche. Ton corps peut ainsi facilement dissiper l’excédant de chaleur. Comme le fait un éléphant d’afrique avec ces grandes oreilles 😉
La régulation thermique pour améliorer ton physique ?
Il faut savoir qu’une grande partie de notre énergie est utilisée à maintenir une température corporelle idéale. En aidant ton système à le faire, tu vas pouvoir utiliser cette énergie pour marcher plus loin, plus vite ou plus longtemps.
Tu vois donc que la régulation thermique participe directement à une meilleure condition physique.
Bon, pour l’instant, je t’ai parlé uniquement du bonnet parce que c’est, de mon point de vue, celui qui permet le plus large spectre de régulation.
Bien sûr, tu peux maintenant combiner avec d’autres accessoires.
Quelques idées pour réguler ta température corporelle…
Par exemple si le bonnet ne suffit pas, tu peux remonter la capuche de ton mérinos ou soft-shell, ce qui va protéger ta nuque et une partie de ton visage. C’est plus de chaleur assurée !
Également, tu peux ouvrir ou fermer les fermetures éclair de ton mérinos à col roulé ou les fermetures éclair de ta veste. Idéalement sous les bras s’il pleut.
Tu peux également enfiler ou retirer des gants tout fin que tu peux mettre dans ta poche.
Même chose avec un cache-cou que tu peux enfiler ou loger dans une poche et même remonter sur ton nez s’il fait très froid ou en cas de fort vent.
J’aime également beaucoup moduler ma température en retroussant mes manches. J’imagine que tu le fais d’ailleurs spontanément lorsque tu as trop chaud, non ?
Bon, tu vois l’idée, je laisse travailler ton imagination sur le sujet.
Quand tu associes ces différentes méthodes, tu peux déjà moduler ta température corporelle dans un large spectre, sans t’arrêter, sans déposer ton sac pour ajouter ou enlever une couche. Ces techniques sont souvent largement suffisantes pour pallier un changement de rythme, par exemple quand tu passes du plat ou de la descente à la montée ou alors un changement de météo ou de température.
Bien sûr, si l’écart devient trop grand, à ce moment-là, tu vas t’arrêter pour enlever ou ajouter une couche, comme on l’a vu plus haut.
Améliorer ta régulation thermique, sans matériel !
Bon, il y a encore un autre aspect important qui te permet d’avoir plus de souplesse dans le domaine de ta régulation thermique.
C’est simplement la capacité d’adaptation de ton corps.
Eh oui, ton corps possède une incroyable capacité d’adaptation au chaud comme au froid.
Si tu en doutes, fais une recherche Internet sur Wim Hof.
Si tu n’as jamais entendu parler de lui, tu tomberas certainement sur l’un de ses exploits. Il a en effet développé une incroyable capacité d’adaptation qui lui permet de supporter des températures glaciales et caniculaires.
Et dans ces formations il t’explique comment tu peux le faire toi aussi.
Sans pousser aussi loin, je trouve intéressant de voir à quel point notre corps peut s’adapter à différentes conditions.
Entraîner ta capacité d’adaptation: exercices
Alors oui, effectivement, ça demande un peu d’entraînement.
Et cet entraînement, tu peux le commencer dès aujourd’hui, par exemple en exposant ton corps au chaud et au froid.
Comme d’habitude, l’idée c’est d’y aller de manière progressive, en repoussant petit à petit tes limites, en sortant un tout petit peu, mais régulièrement, de ta zone de confort.
Tu peux par exemple entraîner cette capacité d’adaptation lors de ta prochaine randonnée. Lorsque tu commences à avoir un peu froid, tu peux simplement retarder le moment où tu ajoutes une couche.
Et idem par rapport au trop chaud, tu peux simplement retarder le moment où tu en retires une.
Progresse par petits pas…
Bon, fais tout de même attention avec ce type d’exercice, notamment, par rapport au froid, à rester dans des limites tolérables.
Veille à bien appliquer le principe des 4P, le principe de progression par petits pas.
Ce principe consiste à élargir ta zone de confort petit à petit, par de petits défis.
Typiquement, attention de ne pas te mettre à risque par des températures en dessous de 0°C. Tu peux, par exemple, t’exposer au froid si tu sais que tu vas pouvoir te réchauffer par la suite.
Attention au froid en bivouac !
Par exemple, quand je sais que je vais dormir en bivouac, je vais éviter de trop m’exposer au froid et plutôt veiller à bien maintenir, toute la fin de journée et soirée, une température corporelle idéale.
Eh oui, si tu commences à avoir froid en bivouac en début de soirée, tu peux mettre beaucoup de temps, par la suite, à te réchauffer. Bien sûr, ça va fortement dépendre de ton équipement et de ton métabolisme. Prends-le simplement comme une recommandation générale que tu peux adapter selon ton expérience.
Quoi qu’il en soit, je t’encourage à entraîner ton corps à améliorer sa capacité d’adaptation.
Un autre excellent entraînement, c’est les douches froides. Je t’en parlais également dans une vidéo comme moyen d’adaptation au stress.
En pratiquant cet exercice de manière régulière, encore une fois en commençant doucement et ensuite en prolongeant le temps d’exposition, tu vas t’apercevoir à quel point ton corps est capable de compenser cette violente baisse de température.
Ce petit exercice simple à réaliser présente beaucoup d’avantages en termes de bien-être, de santé… et également de connaissance de soi.
Je t’invite donc à le pratiquer régulièrement pour améliorer ton confort en rando.
Je fais souvent des marches, et lorsqu’on transpire la sensation est juste horrible. Mais là, c’est intéressant de savoir comment lutter contre ça 😉
Cool, ravi si ça peut t’être utile et te permettre de moins transpirer en rando
Le système des différentes couches est une super technique. Nous n’avons jamais eu l’occasion de randonner l’hiver en montagne donc jamais soumis à des conditions plus extrêmes. Cependant, nous utilisons le système des couches en hiver, en moins bien organisés que toi. Impressionnant !
Ton article nous a beaucoup apporté, merci.
Cool, je suis ravi que cet article sur les couches et la régulation thermique vous ait été utile. Merci pour ce retour